Les ventes de suppléments de vitamine D ont dépassé le milliard de dollars dans le monde, et le marché devrait croître de près de 8 % pour atteindre 2,4 milliards de dollars d’ici 2030.
Malgré la promotion généralisée des nombreux bienfaits de cette vitamine pour la santé, les preuves scientifiques solides pour bon nombre de ces affirmations restent limitées.
Des recherches antérieures suggèrent que les suppléments de vitamine D offrent une protection contre les infections respiratoires aiguës (IRA), réduisant leur incidence d’environ 8 %. Cependant, les résultats d’essais plus récents examinant l’effet des suppléments de vitamine D sur la prévention des infections respiratoires sont contradictoires, certaines études montrant un effet protecteur, tandis que d’autres n’ont montré aucun bénéfice.
Une équipe de scientifiques a donc mené une revue systématique et une analyse statistique d’essais cliniques récents pour déterminer dans quelle mesure la vitamine D protège contre les infections respiratoires.
La vitamine D est connue comme une vitamine liposoluble qui joue un rôle clé dans l’absorption du calcium et du phosphore, ce qui soutient la santé des os et l’immunité innée.
Sa carence a été associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, telles que les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux et l’insuffisance cardiaque, ainsi qu’à une amélioration des symptômes de la dépression et de la capacité du corps à faire de l’exercice.
La vitamine D joue un rôle dans les réponses immunitaires innées contre les virus respiratoires, et de faibles niveaux ont été associés à un risque accru d’infections respiratoires aiguës (IRA), c’est-à-dire toute infection respiratoire qui disparaît dans les 21 jours.
Dans la nouvelle étude, les scientifiques ont examiné des essais cliniques impliquant 16 085 participants à trois nouveaux essais, ainsi que 48 888 participants à 43 essais précédents, portant le nombre total de participants à 64 086.
Les essais ont porté sur 24 pays répartis sur cinq continents et les participants étaient âgés de nourrissons à centenaires.
L’étude a conclu que les suppléments de vitamine D ne réduisaient pas significativement le risque d’infections respiratoires aiguës par rapport au placebo. Toutefois, des sous-analyses ont montré certains avantages dans des groupes spécifiques :
– Le risque d’infections respiratoires a été réduit de 26 % chez les participants âgés de 1 à 15 ans.
Des doses quotidiennes de 400 à 1 000 UI ont été associées à une réduction du risque de 30 %.
– Les essais d’une durée allant jusqu’à un an ont montré une réduction de 15 % du risque d’infection, mais cet avantage a disparu dans les essais plus longs.
– Aucun bénéfice significatif n’a été observé chez les personnes souffrant d’asthme ou de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Bien que ces analyses récentes n’aient pas trouvé d’effet global significatif des suppléments de vitamine D sur la prévention des infections respiratoires, il existe certaines indications de bénéfices potentiels dans des groupes spécifiques.
Les résultats suggèrent la nécessité d’essais cliniques à plus grande échelle pour déterminer si la vitamine D offre une protection significative contre les infections respiratoires dans certaines populations.
