Ludwig Wittgenstein (1889–1951)

Le philosophe Ludwig Wittgenstein exerce une étrange fascination qui ne s’explique pas seulement par son influence considérable sur le développement de la philosophie aux XXe et XXIe siècles. Il captive même ceux qui ne s’intéressent pas à la philosophie analytique.
Des poèmes et des peintures ont été écrits en son honneur, des chansons ont été composées à sa mémoire et un roman semi-autobiographique lui est consacré.
De plus, au moins cinq émissions de télévision ont été produites à son sujet et d’innombrables mémoires ont été publiés, souvent par des personnes qui ne l’ont connu que brièvement. Par exemple, F.R. Leavis, qui n’a rencontré Wittgenstein que quatre ou cinq fois, a publié un livret intitulé « Souvenirs de Wittgenstein ». Des mémoires ont également été publiés par une femme qui lui a enseigné le russe, un homme qui livrait du charbon à sa maison en Irlande et un photographe qui a pris sa dernière photo. À cela s’ajoute le foisonnement des commentaires sur la philosophie de Wittgenstein, qui connaît un essor remarquable. Une bibliographie récemment publiée recense 5 868 articles et livres sur lui. Cependant, seuls quelques-uns intéresseront les non-universitaires !
Pourquoi mentionner/penser à Wittgenstein ? Parce que je partage son insatisfaction. La réalité actuelle est non seulement effroyable, mais aussi inadéquate. Heureusement, la philosophie et d’autres formes de littérature nous permettent d’élargir notre champ d’expériences, d’explorer des perspectives différentes et de vivre d’autres vies. Et cela procure presque une certaine satisfaction.

Par :
Aqeel Eidan
Écrivain et chercheur koweïtien ✍