Des chercheurs anglais révèlent deux nouveaux portraits de Ramsès le Grand, d’une précision exceptionnelle : l’un à 45 ans et l’autre à 90 ans, âge de sa mort. Grâce à des techniques de pointe, la momie de l’illustre pharaon a livré de nouveaux indices quant à l’apparence du souverain de son vivant. On y retrouve des éléments caractéristiques de la famille Ramesside et notamment… le nez busqué.
Portrait du pharaon Ramsès II à l’âge de 90 ans (à gauche) et 45 ans (à droite). Crédits : Images courtesy of Face Lab. Liverpool John Moores University
Le portrait social dans l’art égyptien
La reconstitution du visage des pharaons représente un défi considérable pour les archéologues. En effet, l’art égyptien ne connaît pas de portraits dans le sens européen du terme, comme les peintures des grands rois français par exemple. “L’égyptien ne s’intéresse pas à représenter un visage mais à établir un portrait social : il représente ce que vous êtes au sein la société”, analyse Bénédicte Lhoyer.
La symétrie parfaite des visages des pharaons est tout de même contrebalancée par des éléments qui semblent être issus de leurs traits véritables, comme le nez aquilin de Thoutmosis III ou le crâne allongé d’Akhenaton. Par contre, les images de la population sont davantage représentatives de la pénibilité des tâches à accomplir : chauves ou avec des cheveux hirsutes, nez “en pied de marmite” et des corps avec des dos courbés ou des jambes tordues. Ces images “types” permettent de brosser toutes les franges de la société égyptienne et de rendre compte de la place de chacun. Le corps reflète le rang.