Gardez un œil sur Macron…

Il a établi une feuille de route, en coordination avec le prince Mohammed ben Salmane, depuis juillet 2025, dans le cadre d’une conférence internationale pour un règlement pacifique. Il a ensuite annoncé la décision de la France de reconnaître l’État de Palestine aux Nations Unies, et c’est ce que le monde attend aujourd’hui, lundi 22 septembre 2025. Cette reconnaissance n’est peut-être formelle que de nom, mais elle ouvre une fenêtre à travers l’Europe, menée par la France, vers une solution pacifique au conflit israélo-palestinien. La France comprend, plus que quiconque, que la solution à deux États ne sera ni réalisée ni acceptée par le gouvernement Netanyahou sans l’engagement des États-Unis, sous l’administration Trump. Par conséquent, sa réussite nécessite de renforcer la pression, principalement sur Washington, afin que des résultats concrets puissent être obtenus. Si la France ne parvient pas à un accord avec Trump, il lui sera difficile de franchir le mur de la droite fanatique en Israël.

La diplomatie française a réussi à prouver le droit des Palestiniens à un État, et ce droit ne peut plus être ni annulé ni marginalisé après le vote de 142 pays en faveur de la création d’un État palestinien, dont les principaux soutiens étaient la Chine, la Russie et d’autres pays européens. Selon des sources diplomatiques françaises, l’initiative Macron-Ben Salman pourrait constituer la dernière chance internationale avant que la solution à deux États ne devienne totalement impossible. Macron l’a clairement indiqué dans ses déclarations à Netanyahou et à son gouvernement : si vous souhaitez isoler le Hamas et la résistance, la seule solution qui s’offre à vous est désormais de reconnaître un État palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël. L’approbation et l’acceptation d’une visite prévue à Tel-Aviv n’ont pas aidé Macron et son projet de paix. Le fils de Netanyahou, Yaïr, a pris la relève de son père et a rempli le rôle qui lui était assigné en adressant critiques, insultes et remise en question du rôle de la « France impérialiste », notamment en Afrique.

La France n’a pas encore engagé de confrontation économique et militaire avec le gouvernement Netanyahou. Elle a plutôt menacé d’imposer des sanctions économiques, de suspendre les livraisons d’armes et d’autres positions, tout en restant dans les limites de ses menaces et en y recourant si nécessaire. L’alliance Macron-Ben Salman ne doit pas être sous-estimée, car cette voix a du poids dans le monde. La France est membre du Conseil de sécurité et le principal acteur en Europe, tandis que l’Arabie saoudite est la première puissance économique et politique du monde arabe et islamique. Par conséquent, leur position pourrait évoluer et entraîner l’entrée d’autres membres du Conseil de sécurité sur la scène franco-saoudienne. De ce fait, la France obtiendra un gain diplomatique dans les pays arabes et dans le monde, ce qui se reflétera dans sa réputation et rappellera le rôle de Charles de Gaulle lorsqu’il imposa un embargo sur les armes à Israël après la guerre de 1967.

Le président Macron mène une politique largement indépendante de l’hégémonie de Washington, que ce soit dans la guerre russo-ukrainienne ou au Moyen-Orient. Cela l’éloignera encore davantage de Trump, dont la confiance a été perdue. Face à cette tendance, la question se pose : les territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont-ils encore propices à la création d’un État ? Y a-t-il encore une lueur d’espoir quant à l’acceptation par le gouvernement Netanyahou d’une coexistence avec un État quasi palestinien, compte tenu de la suppression de Gaza de la carte, de l’annexion de la Cisjordanie et de la judaïsation de Jérusalem ? Et où cet État sera-t-il établi ?

Par: Hamza Elyan
Écrivain et journaliste

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