Beyrouth, la capitale, était réputée pour ses marchés de tissus importés d’une qualité exceptionnelle, témoignant de la passion des Libanais et de tous ceux qui visitaient le Liban pour les dernières tendances de la mode. Les tailleurs et couturières étaient également réputés pour leur savoir-faire dans le maniement des différents tissus, garantissant ainsi à chaque client une pièce parfaite et de grande qualité.
Il ne s’agit pas seulement de l’attention que les femmes portaient à leur apparence ; les hommes aussi choisissaient leurs tissus et leurs styles avec un souci d’élégance, devenu rare de nos jours.
J’ai demandé à ma tante Samia quels étaient ses souvenirs des marchés aux tissus. Elle m’a confié qu’elle fréquentait un marché populaire appelé « Souk al-Waqiya ». Les marchandises de ce marché étaient souvent issues de ce qui restait des marchés de luxe. Le Souk al-Waqiya était situé derrière le cinéma Rivoli. Ma tante m’a dit avoir croisé feu Sabah à plusieurs reprises dans ce marché. Elle se souvenait d’elle comme d’une femme belle et élégante. Selon elle, le conseil le plus important lui venait de la célèbre couturière Rehab, qui confectionnait les plus beaux vêtements pour les princesses des pays arabes et encourageait les femmes à acheter des tissus au Souk al-Waqiya. Parmi les tissus célèbres mentionnés par ma tante, on trouve : le drap anglais, le crêpe, le tweed, la soie, le satin, le foulard, le lin et la gabardine de lin, la batiste, la mousseline, l’organza et le cuir brut (pour la couture des couches pour bébés avant leur commercialisation). J’ai été surprise d’apprendre que le tissu était acheté après l’avoir mesuré sur une balance, et non à l’aide d’une règle ou d’un mètre ruban.

Une belle femme choisit ce qui lui va. Et un homme qui prend soin de son apparence est élégant.

Acrylique sur toile 45,7 x 61 cm

Par notre envoyé spécial à Californie
Mme.Lamia Labban
Artiste libanaise