Le président chinois Xi Jinping appelle les États-Unis à être “des partenaires, pas des rivaux”…

La Chine a mis en garde vendredi contre le risque de “détérioration” des liens avec les États-Unis lors d’une visite à Pékin du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, destinée à apaiser les différends entre les deux premières puissances mondiales.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken rencontre le président chinois Xi Jinping au Grand Hall du Peuple.
La Chine a averti vendredi 26 avril à Pékin le secrétaire d’État américain Antony Blinken, que les multiples pressions des États-Unis pourraient entraîner une “détérioration” des relations bilatérales. Ce dernier, qui effectue depuis mercredi sa deuxième visite en Chine en moins d’un an, s’est inquiété pour sa part du soutien du géant asiatique à Moscou.

Signe toutefois de l’importance accordée aux relations bilatérales, le président chinois Xi Jinping a reçu vendredi après-midi Antony Blinken, a indiqué l’agence officielle Chine nouvelle.

“Les deux pays doivent être des partenaires, pas des rivaux”, a indiqué Xi Jinping, selon la télévision étatique CCTV. “De nombreux problèmes doivent encore être résolus et des efforts supplémentaires sont encore possibles”.
“Nous espérons que les États-Unis pourront aussi adopter une vision positive du développement de la Chine”, a-t-il poursuivi ajoutant que “quand ce problème fondamental sera résolu (…) les relations pourront véritablement se stabiliser, s’améliorer et avancer”.

Le secrétaire d’Etat américain a jugé pour sa part que la Chine pouvait contribuer à “empêcher une escalade” au Moyen-Orient.

Concernant le Moyen-Orient, “les relations que la Chine entretient peuvent être positives pour tenter d’apaiser les tensions, d’empêcher l’escalade et d’éviter une propagation du conflit”, a-t-il dit, se référant à l’influence de Pékin sur l’Iran.

L’entrevue a aussi été l’occasion de programmer de “premières discussions bilatérales dans les semaines à venir” sur le sujet de l’intelligence artificielle et de redemander à Pékin “des mesures supplémentaires” pour enrayer le trafic de fentanyl, une drogue qui fait des ravages aux États-Unis.

Conversations “approfondies et constructives”

Le secrétaire d’État a, par ailleurs, déclaré avoir eu des conversations “approfondies et constructives” pendant plus de cinq heures et demie avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.

Un responsable américain a déclaré qu’Antony Blinken avait évoqué les points de divergence, notamment sur la Russie, Taïwan et le commerce. De son côté, Pékin reproche à Washington ses pressions, notamment les restrictions américaines sur les exportations vers la Chine de technologies avancées, dont les semi-conducteurs.

Autre sujet de friction : le réseau social TikTok menacé d’interdiction aux États-Unis s’il ne coupe pas ses liens avec sa maison mère chinoise ByteDance. Washington soupçonne l’application d’être utilisée pour espionner des Américains, collecter des informations personnelles et servir également la propagande chinoise. TikTok nie catégoriquement ces allégations.

Malgré ces tensions, les relations entre les deux puissances “commencent à se stabiliser”, a estimé vendredi Wang Yi, mettant toutefois en garde contre la persistance d'”éléments négatifs”.
“Les relations sont confrontées à toutes sortes de difficultés. Les droits légitimes de la Chine en matière de développement ont été indûment opprimés et nos intérêts fondamentaux sont remis en question”, a souligné Wang Yi, dans une allusion aux restrictions américaines dans le secteur technologique.

“La Chine et les États-Unis doivent-ils continuer à aller dans la bonne direction, celle de la stabilité, ou retourner dans celle d’une détérioration ?”, a feint de s’interroger Wang Yi.

Antony Blinken a quant à lui fait part à Wang Yi de ses préoccupations concernant le présumé soutien de la Chine “à la base industrielle de défense russe”, a déclaré le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller. Si les Chinois ne fournissent pas directement d’armes à la Russie, Washington les accuse de livrer du matériel et des technologies à double usage à ce pays qui facilitent son effort de réarmement, le plus important depuis l’époque soviétique.

En amont des discussions avec son homologue, Antony Blinken avait affirmé qu’il serait “très clair, très direct” avec lui, tout en disant espérer “des progrès sur les questions sur lesquelles nos présidents se sont mis d’accord”. Les deux pays doivent être aussi “clairs que possible dans les domaines dans lesquels nous avons des divergences, au moins pour éviter les malentendus et les erreurs de calcul”, a-t-il déclaré.

Apaiser la Chine sur la question de Taïwan

Le déplacement d’Antony Blinken, qui s’achève ce vendredi, est le signe d’une baisse des frictions entre la Chine et les États-Unis, exacerbées sous l’ancien président Donald Trump – qui promet à nouveau une ligne dure face à Pékin s’il remporte la présidentielle américaine de novembre.

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La Gazette

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