Et à toute vie possible,
il y a des demeures dans la maison de la vie,
dans sa vaste mémoire dorment les fins des guerres,
supportant les conséquences des applications de l’amour,
à côté de cet homme meurtri…

J’ai devancé ceux qui m’ont précédé,
crie en moi ce qui coule dans mon sang,
et ma mère achète avec le sang mes soucis,
comme avec la chair et l’os,
comme la vie avance avec ses membres artificiels.
Les rameaux des fronts s’allongent
sur la terre douloureuse…

Une âme pour la vie, vaste comme la vie,
où les profondeurs se sont brisées,
se sont brisées jadis, et les lèvres des amants,
se sont brisés les cœurs,
et se sont élevés de leur place
vers des yeux qui s’élevaient de l’inconnu
vers le connu…

Et du côté de la mer, ils ont dit,
ils ont dit depuis cet espace,
et les racines d’un manteau pour le ciel
s’élèvent sur les brûloirs des âges.
Il aperçut alors son âme sereine dans l’œil du voile.
Ils ont dit, au soir :
Ô cœur… et si tu es égorgé,
ce furent les peuples de l’ombre qui l’ont fait,
mais il demeure dans la vie des jardins d’éternité.
Ils ont dit… et les galaxies se sont penchées
vers un visage qui s’ouvre à une aube nouvelle,
aux confins, aux étoiles, aux vignes…

Par notre correspondant de Liban
Prof. Ahmed Wahbi
Écrivain et poète libanais ✍