Le jour du silence est généralement devenu une pratique légale utilisée par la plupart des pays qui tiennent des élections présidentielles ou parlementaires. C’est la dernière date pour mener des campagnes électorales sous toutes leurs formes. La durée du jour du silence varie de 48 à 24 heures, et dans certains pays comme l’Australie, elle peut atteindre trois jours.
L’objectif du jour du silence est de permettre aux électeurs de prendre position en dehors de toute influence publicitaire ou médiatique exercée par les candidats. Cela laisse place au calme et à la réflexion personnelle avant de faire un choix. Le jour du silence confirme sans aucun doute comment l’électeur est influencé par la parole et les moyens de persuasion oraux utilisés par le candidat pour gagner le vote indécis. En d’autres termes, le candidat continue de s’adresser à l’esprit et aux émotions de l’électeur jusqu’aux derniers moments de la campagne électorale. Ainsi, le jour du silence permet à l’électeur de réfléchir et de consulter sa propre conscience.
L’évaluation générale au niveau politique et du rendement parlementaire ou présidentiel est sans aucun doute principalement basée sur la qualité des performances réelles dans les postes mentionnés, ou du moins c’est ainsi que l’évaluation objective se fait réellement. Cependant, il existe certainement d’autres moyens de gagner le soutien qui n’ont pas de lien direct avec les performances réelles ou le travail politique pur, y compris l’état psychologique et émotionnel de l’électeur, sur lequel certains candidats parient. Parfois, cela peut prendre une tournure excessive et téméraire, comme cela s’est produit avec l’ancien président Trump lorsqu’il a mobilisé ses partisans et les a incités émotionnellement à prendre d’assaut le Capitole.
Au Koweït, nous avons appris, au cours de plus de six décennies de candidature et d’élections, que le politicien qui jouit de crédibilité, soutenue par des performances et des positions solides, a une plus grande capacité à convaincre les électeurs. Cependant, cette belle image d’évaluation est aujourd’hui exposée aux risques de la technologie, comme tout le reste. Les outils de communication, les médias électroniques et d’autres outils sont désormais des partenaires directs dans ce processus d’évaluation, dont la majorité sont capables de manipuler, produire et diffuser du contenu en interférant avec les critères habituels d’évaluation politique.
Dans les pays démocratiques avancés, les débats télévisés entre les concurrents sont un outil parmi les outils des campagnes électorales, qu’elles soient présidentielles ou parlementaires. Ces débats précèdent la performance verbale et rhétorique, c’est-à-dire basée sur des promesses présentées sous forme de vocabulaire, avec de nombreux arguments reposant sur des positions stables et réelles. Ces débats ciblent généralement les électeurs qui ne possèdent pas les détails précis et évaluent donc indépendamment du degré de véracité et d’objectivité, soit en étant motivés par l’éloquence de l’orateur, soit par sa spontanéité. Ainsi, certaines discours politiques électoraux jouent avec des problèmes sensibles et controversés qui suscitent des émotions, et par conséquent, offrent de meilleures chances de modifier les positions et d’attirer les voix. C’est peut-être pour ces raisons et d’autres que les pays ont établi le jour du silence électoral pour donner à l’électeur une chance de se recueillir et de se déconnecter de toutes les influences politiques ou psychologiques.
Demain, au Koweït, tout le monde se taira à l’exception de la voix de la conscience que nous espérons être éclairée et consciente de l’importance et de la vitalité de son rôle dans la prise de décision dans l’intérêt général du Koweït lui-même. Aujourd’hui, le Koweït a besoin d’une conscience exempte de partialité tribale, de dérive sectaire et de craintes familiales. Une conscience qui transcende toutes les considérations, sauf la tendance nationale saine et sincère. Nous souhaitons bonne chance à ceux qui gagneront la confiance du peuple koweïtien et assumeront la responsabilité, et nous espérons que la conscience individuelle et personnelle sera en harmonie avec la position politique nationale.
Demain sera donc le jour du silence au Koweït, suivi du jour de la révélation et de l’action dans l’intérêt du Koweït et de son peuple.
Par notre correspondante
Prof. Suad Almuejil
Journaliste et écrivaine Koweïtienne ✍️


