Chaque semaine, Cassandra Fleury visite un jardin privé et remplit son panier de produits biologiques, notamment du chou-fleur, des poireaux, des patates douces et des kiwis. C’est ce que font d’autres femmes enceintes en France, qui bénéficient du soutien financier d’initiatives locales pour les aider à manger plus sainement. 25 femmes enceintes de plus de trois mois recevront 15 € par semaine pendant six mois pour acheter des fruits et légumes bio auprès de producteurs locaux. Le programme est complété par des cours visant à accroître la sensibilisation à la santé environnementale, à la cuisine et à la nutrition. Marc Mainier, vice-président de la société civile de La Rochelle et responsable du contrat local de santé, a confirmé dans un communiqué diffusé aujourd’hui par l’Agence France-Presse que « les 1 000 premiers jours de la vie d’un enfant, dès sa conception, sont les plus dangereux pour lui », ajoutant : « Il est important que l’enfant soit exposé au moins de produits chimiques industriels possible, notamment aux pesticides et aux perturbateurs endocriniens. » Les sages-femmes de la région ont fait la promotion du programme. « J’ai été rapidement intéressée », raconte Cassandra Flory.
« J’ai réalisé que je mangeais aussi pour mon bébé et je voulais adopter une meilleure alimentation », a-t-elle ajouté. « J’ai trouvé des producteurs locaux près de chez moi, ce qui m’a permis d’éviter les produits traités aux pesticides. » Marin Serbet, qui attend son deuxième enfant, s’exprime avec le même enthousiasme. La femme de 33 ans, enceinte de sept mois, affirme que son alimentation n’est pas très variée. Elle achète actuellement des légumes au Jardin du Louppressé, une coopérative agricole près de chez elle. « Ce programme n’a que des points positifs », ajoute-t-elle. « Les produits sont de qualité et je reçois beaucoup de conseils culinaires », a-t-elle déclaré, exprimant son désir de « continuer à venir dans ce parc », même après avoir accouché. « C’est une façon de contribuer à une région touchée par le cancer infantile », explique Boris George des Jardins de l’Opération. Une étude récente a constaté un risque accru de ces maladies dans plusieurs localités de la Charente-Maritime, où la contamination aux pesticides est régulièrement dénoncée, notamment dans la plaine céréalière d’Onnes, près de La Rochelle, où des résidus de produits d’origine végétale ont été retrouvés dans les cheveux et les urines de dizaines d’enfants.
