📖 Publié en 1869, ce chef-d’œuvre de Gustave Flaubert est le portrait moral d’une génération et le récit d’un immense échec. Je vous explique pourquoi👇

Flaubert s’inspire de sa propre vie. La passion du héros, Frédéric Moreau, pour Mme Arnoux, est le miroir de l’amour de l’auteur pour Élisa Schlésinger, qu’il évoque déjà dans ses Mémoires d’un fou. C’est un texte qui vient du cœur, mais passé au filtre de l’ironie.

L’action se déroule dans une France en plein chaos :
* Fin de la Monarchie de Juillet
* Révolution de 1848
* Début du Second Empire
L’Histoire avec un grand “H” transforme le récit en document réaliste.

Frédéric Moreau est l’anti-héros par excellence.
Frédéric est passif, immobile. Il a des ambitions (politique, littérature), mais il ne concrétise rien. Selon Thibaudet, il est “l’homme qui rêve sa vie”.

Le titre est ironique. Frédéric n’apprend rien. Le roman suit son itinéraire de l’adolescence à la maturité, mais au lieu de s’élever, il s’enlise dans la désillusion.

Frédéric navigue entre des relations qui représentent des mondes différents :
* Mme Arnoux : L’idéal inaccessible.
* Rosanette : La grisette, le plaisir facile.
* Mme Dambreuse : La bourgeoisie et l’ambition sociale.
* Louise Roque : La simplicité de la province.

Le roman dépeint le déclin des valeurs intellectuelles face au matérialisme de la bourgeoisie. L’échec de Frédéric fait écho à celui des espoirs révolutionnaires de 1848. Tout s’effondre.

Flaubert utilise le “style indirect libre” pour se moquer de ses personnages. Il met des clichés dans leurs bouches pour souligner la médiocrité et la “vacuité” du monde. C’est une vision grinçante et pessimiste.

En résumé, L’Éducation sentimentale est le livre de l’occasion manquée. C’est le roman de ceux qui attendent que la vie commence, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. À lire absolument pour comprendre la mélancolie moderne.

Gustave Flaubert (1821-1880)