Le scientifique canadien Michel Sadlan a remporté l’Oscar de la science à Los Angeles pour ses recherches qui ont permis de programmer les cellules du système immunitaire pour lutter contre le cancer. L’ingénieur en génétique a reçu le Breakthrough Award avant-hier lors d’une soirée réunissant de grands noms de la technologie, dont Elon Musk et Bill Gates, et un grand nombre de célébrités, dont Jessica Chastain, Robert Downey Jr. et Bradley Cooper.
Les travaux de Sadlan ont permis le développement d’une nouvelle forme de traitement appelée CAR-T, très efficace contre certains types de leucémie. “Ce prix est une reconnaissance exceptionnelle”, a déclaré hier Sadlan à l’Agence France-Presse sur le tapis rouge du Musée des Oscars. Le Breakthrough Prize a été lancé par des investisseurs de la Silicon Valley au début des années 2000 pour récompenser les réalisations dans le domaine de la recherche fondamentale.
Il est décrit par ses organisateurs comme les « Oscars de la science », et la récompense financière qui lui est associée est supérieure à celle décernée. aux lauréats du prix Nobel. Sadlan partagera 3 millions de dollars avec l’Américain Carl John, immunologiste avec qui il mène des recherches sur le même sujet. Concrètement, les recherches de Sadlan ont permis de reprogrammer génétiquement les lymphocytes T, qui jouent un rôle majeur dans le système immunitaire.
Ces dernières acquièrent ainsi des récepteurs capables de reconnaître et de combattre les cellules cancéreuses, alors que l’organisme les laisse généralement se multiplier parce qu’il ne se rend pas compte de leurs méfaits. Ces récepteurs, qu’il appelle récepteurs d’antigènes chimériques (CAR), envoient également l’ordre aux cellules T de se multiplier, afin qu’elles disposent d’un plus grand nombre d’éléments combattant la maladie.
Cette méthode de traitement du cancer relevait initialement de la « science-fiction », explique Sadlan, mais aujourd’hui, le chercheur est heureux de constater qu’une industrie entière s’est développée pour produire ces « médicaments vivants ». Le traitement s’est avéré efficace contre les lymphomes, certains types de leucémie et même le myélome, un cancer du sang dangereux et complexe. Mais Sadlan espère que la recherche permettra « d’appliquer ce traitement à d’autres types de cancer ».