Une école de photojournalisme…

Le magazine Paris Match a bâti sa réputation sur le principe « l’image d’abord, le récit ensuite ». Ce concept a révolutionné la perception du journalisme visuel. J’ai reçu deux volumes de ce magazine de l’artiste et ami, le professeur Bilal Bassal, qui réside à Paris. Le magazine célèbre son 75e anniversaire et, pour l’occasion, a mis aux enchères ses photographies uniques le 8 de ce mois dans la capitale française. Quatre-vingts photographies étaient proposées à la vente et l’exposition a rencontré un vif succès auprès des collectionneurs et des passionnés de photographie. Une photographie n’est-elle pas le miroir de notre existence ? En repensant aux événements d’il y a un demi-siècle, je me suis souvenu de la photographie de nous devant le puits de pétrole de Burgan en 1991. C’était le dernier puits à être éteint le 6 novembre, date désormais commémorée comme la Journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre. J’étais avec mon regretté collègue, Mubarak Al-Adwani, et une importante équipe de journalistes.

La visite de groupe fut organisée et nous avons voyagé en grands bus, escortés par Son Altesse Cheikh Nasser Al-Mohammed et les pompiers koweïtiens. Le magazine, une publication de référence en photojournalisme, rivalise avec LIFE, LOOK et National Geographic. Il est réputé pour ses reportages photographiques et ses articles sur les guerres, la vie des célébrités et les grands événements internationaux. Son contenu présente une ressemblance frappante avec celui du magazine koweïtien Al-Arabi. Fondé en 1949, le magazine a changé de mains à quatre reprises avant d’être finalement repris par un homme d’affaires prospère. Il continue d’être publié aujourd’hui en version papier, avec un tirage hebdomadaire de 450 000 à 490 000 exemplaires, sans compter les abonnements et sa version numérique, lancée en 2019 et accessible aux utilisateurs de téléphones mobiles. La première photographie à orner la couverture de son numéro inaugural en 1949, un portrait de Winston Churchill, a ancré la culture du photojournalisme, démontrant que lorsque l’objectif parle, il en dit long, surpassant même les mots.

Comme l’écrivait l’écrivain russe Ivan Tourgueniev : « Ce qu’une image peut dire, un livre ne peut le dire en mille mots. » Ici, la photographie témoigne d’un moment historique, s’imprimant dans les mémoires avant même que l’encre ne soit versée sur les presses. Dans les premières pages de l’édition de luxe que j’ai reçue, le magazine, comme l’écrivait Roger Tirone, brossait une mosaïque d’un demi-siècle, abordant les événements avec passion et une analyse profonde – un magnifique cadeau pour ceux qui ont créé ces images et ces mots. J’ai passé des heures à feuilleter les numéros des deux volumes, couvrant la période de 1949 à 1998. Mon regard a parcouru les guerres qui ont marqué le monde, du Vietnam à la révolution de Mao Zedong, les voyages spatiaux jusqu’à la Lune, et Brigitte Bardot – un film se déroulant sous vos yeux tandis que vous vous immergez dans l’univers de mots et d’images saisissants et captivants, tel un livre d’histoire qui raconte l’histoire par l’image. Le magazine est un témoignage de la vie politique, de ses chapitres poignants et profondément humains en France et dans le monde. Elle a joué un rôle essentiel dans la diffusion d’informations sur les dirigeants, les artistes et les grands événements historiques ; elle constitue une école de photojournalisme.

Par notre correspondant
M.Hamza Elyan

Loading

5/5 - (1 vote)

La Gazette

Learn More →

You May Have Missed!