Mucha, maître de l’Art Nouveau : bientôt une nouvelle exposition inédite en France

L’Hôtel de Caumont-centre d’art à Aix-en-Provence consacre son exposition d’automne à une figure incontournable de l’Art Nouveau : Alphonse Mucha. L’événement inédit présentera 120 œuvres de l’artiste.

Après avoir ravi vos sens au Grand Palais Immersif, et si vous prolongiez encore un peu l’expérience Art Nouveau ? Du 17 novembre au 24 mars, l’Hôtel de Caumont-centre d’art à Aix-en-Provence dédie sa nouvelle exposition à Alphonse Mucha (1860-1939). En collaboration avec la Fondation Mucha (basée à Prague), l’événement rassemblera près de 120 œuvres éclairées par l’expertise de la commissaire Tomoko Sato, conservatrice de la fondation ayant déjà supervisé la rétrospective Mucha au musée du Luxembourg en 2016, dans une scénographie d’Hubert le Gall, artiste et designer français. L’occasion de (re)découvrir l’évolution du style du grand maître de l’Art Nouveau et la pensée engagée de l’artiste humaniste.

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La beauté au service de l’engagement

Artiste-philosophe, icône du raffinement, de l’élégance et de la modernité, pionnier de l’art de l’affiche et précurseur de la publicité mais aussi passionné de sciences occultes… Mille et une choses sont à explorer sur Mucha. L’Hôtel de Caumont compte montrer comment l’œuvre de l’artiste mêle toutes ces différentes esthétiques. Outre l’évolution de son style graphique et le passage en revue de ses inspirations pour décrypter son langage visuel, l’événement soulignera l’engagement de Mucha et comment l’usage de la beauté est empreint de symbolisme et de mysticisme dans ses œuvres. En plus des affiches, le centre d’art exposera des peintures inédites, telles que Chant de Bohême (1918), dévoilée pour la première fois en France, et La Vierge aux Lys (1905), grand tableau rarement présenté.

Alphonse Mucha, Chant de Bohème, 1918, huile sur toile, 100 x 138 cm © Mucha Trust 2023

« Mucha, maître de l’Art nouveau » présentera un parcours chrono-thématique. La première salle abordera la rencontre providentielle avec la star Sarah Bernhardt à travers l’histoire de Gismonda qui révolutionne le style de l’affiche de l’époque et propulse la carrière de Mucha. Puis, l’exposition examinera le style Mucha, associé à l’Art Nouveau, avec le développement de ce style particulier et reconnaissable entre tous. Les visiteurs pourront se plonger dans la ligne met en exergue la sensualité et la volupté des corps féminins aux chevelures affranchies représentées par l’artiste.

Alphonse Mucha, Rêverie, 1898, lithographie en couleurs, 72,7 x 55,2 cm © Mucha Trust 2023

Le chantre de l’histoire des pays slaves

L’exposition fera également la part belle à une facette majeure de l’œuvre de Mucha : l’identité slave. L’artiste intègre systématiquement dans ses œuvres des éléments traditionnels comme les couronnes et guirlandes de fleurs, des costumes traditionnels, des coiffes folkloriques, des décors floraux inspirés des arts populaires moraves ou encore des motifs circulaires et des décors en or inspirés des icônes byzantines. Lors de la cinquième Exposition universelle à Paris en 1900, Mucha est l’artiste le plus célèbre de l’Empire austro-hongrois. Son œuvre pour décorer le grand hall du Pavillon de la Bosnie-Herzégovine lui provoque un déclic et marque un nouveau tournant dans sa carrière : il souhaite élever son art et l’utiliser au service de l’humanité et de la liberté de son pays. Mucha devient alors le chantre de l’histoire des pays slaves.

Alfons Mucha, L’Apothéose des slaves, L’Epopée slave, 1926-1928, huile et tempera sur toile, ville de Prague ©Wikimedia Commons

En plus de présenter les facettes politiques et philosophiques de l’œuvre de l’artiste, l’exposition soulignera également une de ses sources d’inspiration majeure : l’occultisme. Un espace sera consacré à ce champ mystérieux et ésotérique de l’artiste et notamment sur l’hypnose, une pratique qui lui permet de représenter dans ses œuvres des thèmes comme la rêverie, la méditation ou encore des expressions mystiques pour approfondir son répertoire d’émotions. Aussi, une salle sera dédiée à la pratique méconnue de la photographie chez Mucha. Il utilise ce nouveau médium artistique pour mettre en scène des compositions théâtrales qui lui servent pour sa peinture.

Alphonse Mucha, Modèle en robe folklorique slave posant dans l’atelier de Mucha, rue du Val-de-Grâce, Paris, vers 1900, tirage moderne à partir du négatif original sur plaque de verre, 24 x 18 cm © Mucha Trust 2023

Une salle immersive pour plonger dans L’Épopée slave

Enfin, l’exposition s’achèvera sur l’œuvre monumentale de Mucha : L’Épopée slave (1911-1928) qui parcourt l’histoire du peuple slave, depuis leurs origines jusqu’à l’indépendance de la Techécoslovaquie en 1918, en 20 tableaux. L’œuvre ne pouvant pas voyager, une plongée immersive sera proposée aux visiteurs pour découvrir cette fresque historique emplie de symboles et de philosophie. L’occasion d’une première rencontre avant l’ouverture en 2026 du nouveau lieu d’exposition consacré à ce chef-d’œuvre à Prague.

« Mucha, maître de l’Art nouveau »
Hôtel de Caumont-centre d’art
Aix-en-Provence
du 17 novembre 2023 au 24 mars 2024

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