Une déclaration d’amour OLJ / Par Dr Mariange NOHRA…

Le Liban est ce bébé qui s’accroche à ta chemise quand tu le quittes…

Ce parfum de jasmin qui colle à ta peau et te ramène plein de souvenirs…

Ce goût d’oranger fraîchement cueilli à la saison du beau temps.

Cet air cliché de Feyrouz au matin et ces mots infiniment poétiques des frères Rahbani…

Bien sûr qu’ailleurs c’est meilleur !

Il y a de l’électricité 24h/24.

Il y a de l’eau potable, des routes bien faites et une nature préservée.

Il y a relativement plus de justice et surtout de la stabilité.

Il y a plus d’argent et moins de folies…

Mais le Liban est ton pays !

Il n’a peut-être pas de quoi répondre à tes ambitions. Mais il a beaucoup plus que ça.

Le reste de tes ancêtres.

Le sang qui coule dans tes veines.

Tant de sourires après la peine.

Des ya3tik el-3afyé, Allah y2awik avec une tape amicale dans le dos.

Un Bchou bse3dak ? tout à fait gratuit que tu ne trouveras nulle part dans aucun autre pays… que même d’autres gens prendraient pour une intrusion dans ta vie privée.

Ici, il n’y a pas « it’s none of your business » !

Mais des questions à n’en plus finir, qui montrent que ceux qui t’entourent s’intéressent à toi, que tu existes pour eux, que tu n’es pas un simple numéro, que tu ne peux pas crever sur place sans qu’on ne te remarque…

Ici, tout le monde fourre son nez partout. C’est toujours le business de tout le monde. La curiosité se mêle à la solidarité, la jalousie à la compétition, le travail aux vacances, la peur à la fête et la douleur au bonheur.

Au Liban, les contradictions te rappellent que la mort fait partie de la vie et qu’on est fragile malgré nos efforts.

C’est un miracle continu et un temps qui s’arrête, court, s’efface et revient, te ramène en arrière puis te projette en avant.

Une fête foraine où tu n’es pas le seul héros, mais où tu t’amuses, t’inspires et te reposes.

C’est un pays qui te défie, te métamorphose.

Au Liban, l’humain compte, contrairement aux apparences !

C’est pourquoi les gens sont toujours là d’une manière ou d’une autre

Quand ce n’est pas à ton mariage, c’est forcément à ta naissance.

Quand ce n’est pas pour partager tes succès, ce serait pour pleurer ton départ.

Tout le monde te connaît même si tu n’es « personne ».

Ici, la vérité est crue, mais les gens sont très affectueux. Ils t’entourent, t’aident, te soutiennent avant même que tu ne le demandes…

Ils sont généreux avec toi quand tu n’as rien à donner et te boostent sans te le faire sentir.

Ils peuvent mentir bien sûr, mais tu peux être sûr qu’ils ne t’abandonneraient pas comme dans ces merveilleux pays où il y a certainement beaucoup plus de matérialité… mais peut-être moins d’humanité.

Au Liban, les valeurs familiales n’attendent pas les lois.

L’éducation est un plaisir et l’amour est un honneur.

Rien n’est acquis mais tu es sûr de tout !

Tu es en panne, dix voitures s’arrêtent près de toi.

Tu as faim, dix mains te tendent du pain.

On t’insulte, c’est tout le village qui vient à ton secours.

Tous sont tes frères, même si tu te bats avec eux tous les jours.

Ici, tu apprends qu’il y a mille visages à l’amour…

Ton père et ta mère sont tous les tantes et 3ammo et khal. Ici le Bien n’attend pas le Mal.

C’est en quoi ce pays est unique.

La douceur de son climat se reflète dans la chaleur de ses habitants.

La foi des cœurs qui ont trop souffert sait pardonner tous les malheurs.

C’est un pays béni du ciel malgré ses cris torrentiels.

Et le silence qui couvre quelquefois ses nuits dévoile ses secrets inouïs d’autres fois…

Des trésors se cachent encore dans sa terre. Ces mêmes trésors se cachent encore dans ton cœur.

« Une terre brûlée donnant plus de blé qu’un meilleur avril », disait Jacques Brel… et Zaki Nassif répondait toujours « raje3 raje3 yit3ammar Lebnen » !

Dr. Mariange NOHRA

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