“Un souvenir douloureux d’un beau but”..

Non, ce n’était pas une expérience à un âge précoce.
Non, nous ne pouvions pas nous échapper ce jour-là.
Non, nous ne sommes pas allés dans les pharmacies pour effectuer «l’opération».
Non, il n’avait pas l’éclat attendu au début.

Oui, je me souviens parfaitement avoir six ans.
Oui, ma mère m’a emmené ce jour-là.
Oui, je me souviens que c’est ma défunte tante.
Oui, ça a commencé avec un fil de coton.

Dans le passé, il n’y avait pas de magasins de piercing au lobe d’oreille ou de pharmacies pour porter de belles boucles d’oreilles comme on en trouve partout aujourd’hui. Ce que nous, les jeunes femmes, avons fait est très audacieux. Nous avions l’habitude d’anesthésier le lobe de l’oreille en le frottant ou en utilisant des glaçons avant qu’une femme expérimentée ne le perce.
Je me souviens, comme toutes les femmes de ma famille s’en souviennent, que c’est feu ma tante Khadija Baltaji qui s’est portée volontaire pour cette « opération ». Nous avions très peur car l’idée des aiguilles est terrifiante et douloureuse. Certains d’entre nous ont essayé de s’échapper, mais en vain. Ma tante nous demandait d’anesthésier le lobe de l’oreille en le frottant pour ne pas sentir les points de l’aiguille stérile « esprit » qu’elle insérait avec un fil de coton couleur ivoire. Rapidement, avant que l’anesthésie ne se dissipe, ma tante tirait le fil à travers le trou jusqu’à l’autre extrémité du lobe de l’oreille pour faire un nœud, en les gardant immobiles, pour une boucle de fil de coton.
Nous avons déplacé le fil quotidiennement pour éviter que le trou ne se referme. Et après une période de pas moins de dix jours, nous avions l’habitude de porter des boucles d’oreilles médicales hypoallergéniques ou celles en or pur. La plupart de ces boucles d’oreilles étaient des cadeaux que nous avons reçus le jour de notre anniversaire.
Un souvenir douloureux d’un beau but.

Peinture acrylique sur toile

Par notre correspondante de Californie.
L’artiste libanaise: Lamia Laban..

 

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La Gazette

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